Les Ă©vĂ©nements concernant notre corps et notre cerveau sont liĂ©s : la santĂ© physique et la santĂ© mentale interagissent intimement. Dans ce cadre, les neurotransmetteurs jouent un rĂŽle dĂ©terminant. Les neurotransmetteurs sont des substances chimiques messagĂšres. Le corps en possĂšde une cinquantaine, les plus importantes Ă©tant lâacĂ©tylcholine, la dopamine, le GABA, lâhistamine, la (nor)adrĂ©naline et la sĂ©rotonine. Les neurotransmetteurs assurent le transfert dâinformations entre les milliards de cellules nerveuses (neurones). La plupart des neurotransmetteurs se trouvent dans le cerveau et la moelle Ă©piniĂšre. Notre sentiment de bien-ĂȘtre et notre capacitĂ© Ă penser clairement, Ă ressentir la douleur et Ă dormir sont subordonnĂ©s Ă un Ă©quilibre des neurotransmetteurs.
Une carence et/ou un dĂ©sĂ©quilibre des neurotransmetteurs sont frĂ©quents et impactent vote bien-ĂȘtre physique et mental. Vous pouvez Ă©prouver des sentiments de colĂšre, de dĂ©pression ou dâanxiĂ©tĂ©. La passivitĂ©, le manque de motivation et le manque de concentration sont Ă©galement des symptĂŽmes possibles.
Une hyperactivitĂ© des neurotransmetteurs peut Ă©galement se produire, par exemple, chez les bourreaux de travail ou les personnes en quĂȘte de sensations. Un tel dĂ©sĂ©quilibre peut rĂ©sulter dâun traumatisme Ă©motionnel ou physique, dâun mode de vie stressant, dâune alimentation inadĂ©quate ou dâune perturbation de lâenvironnement intestinal. Les facteurs environnementaux jouent Ă©galement un rĂŽle. Les conseils ci-dessous vous aideront Ă conserver une chimie saine du cerveau.
1. Mangez suffisamment de protéines pour former des neurotransmetteurs
Votre corps fabrique des neurotransmetteurs Ă partir dâacides aminĂ©s Ă lâaide dâenzymes. Les protĂ©ines de votre alimentation fournissent ces acides aminĂ©s. Manger donc suffisamment de protĂ©ines pour assurer lâapport en acides aminĂ©s. Les vĂ©gĂ©tariens et les vĂ©gĂ©taliens, en particulier, doivent veiller Ă consommer suffisamment de protĂ©ines. Les sources vĂ©gĂ©tales contiennent moins dâacides aminĂ©s. Les acides aminĂ©s suivants sont importants pour un apport suffisant en neurotransmetteurs :
- Les Ćufs, la volaille, les fruits de mer et les mollusques, les flocons dâavoine, les amandes, les noix de pĂ©can et les lentilles contiennent de la tyrosine (Ă©lĂ©ment constitutif de la dopamine).
- La volaille, les bananes, lâavoine, le cacao, les prunes et les arachides contiennent du tryptophane (Ă©lĂ©ment constitutif de la sĂ©rotonine et de la mĂ©latonine).
- Les Ćufs, le bouillon dâos frais, les Ă©pinards, le lait, les choux et les lĂ©gumineuses contiennent de la glutamine (Ă©lĂ©ment constitutif du GABA).
Toute carence alimentaire peut ĂȘtre compensĂ©e par une supplĂ©mentation ciblĂ©e en acides aminĂ©s. Ne prenez pas de complĂ©ments dâacide aminĂ© avec dâautres protĂ©ines. Vous Ă©vitez ainsi que ce complĂ©ment soit absorbĂ© moins efficacement en raison de la « concurrence ».
2. Les bonnes matiĂšres grasses sont essentielles pour votre cerveau
Saviez-vous que votre cerveau est constituĂ© Ă 60 % de matiĂšres grasses ? Le type de graisse que vous mangez affecte la structure des cellules, la permĂ©abilitĂ© de la membrane cellulaire et la fonction des rĂ©cepteurs dans votre cerveau. Les graisses que vous consommez dĂ©terminent Ă©galement les neurotransmetteurs que vous produisez. Lâinsuffisance de graisses omĂ©ga-3 en particulier, par opposition aux omĂ©ga-6 et aux graisses saturĂ©es , entraĂźne un dĂ©sĂ©quilibre des neurotransmetteurs et un mauvais fonctionnement du cerveau. Les acides gras omĂ©ga-3 (EPA et DHA) assurent une bonne communication entre les cellules du cerveau et veillent Ă leur croissance. Les acides gras omĂ©ga-3 rendent les membranes cellulaires flexibles et permĂ©ables et assurent une communication rapide et fluide entre les cellules.
Le corps peut Ă©galement fabriquer de lâEPA et du DHA Ă partir de lâacide alpha-linolĂ©nique (ALA), mais cette conversion ne se fait pas correctement chez de nombreuses personnes. En effet, plusieurs « cofacteurs » sont nĂ©cessaires : vitamine B3, vitamine B6, vitamine C, magnĂ©sium et zinc. Un complĂ©ment avec de lâEPA et du DHA est dĂšs lors nĂ©cessaire.
- Les poissons gras et lâhuile de poisson contiennent Ă la fois de lâEPA et du DHA. Mangez donc du poisson gras 2 Ă 3 fois par semaine. Il sâagit, entre autres, de lâanchois, du hareng, du maquereau, de la sardine et du saumon. Le jour oĂč vous ne mangez pas de poisson gras, prenez un complĂ©ment avec de lâhuile de poisson de qualitĂ© .
- Comment prĂ©parer le poisson ? Cuisez-le Ă la vapeur, poĂȘlez-le Ă feu doux, pochez-le, cuisez-le Ă lâĂ©tuvĂ©e ou au four. Si vous le cuisez Ă haute tempĂ©rature (grillade, friture, etc.), vous dĂ©gradez les acides gras omĂ©ga-3.
- La choline est une substance grasse prĂ©sente dans le jaune dâĆuf, les graines de tournesol et de citrouille (lĂ©cithine) et les produits Ă base de cĂ©rĂ©ales complĂštes. La choline est le prĂ©curseur essentiel du neurotransmetteur acĂ©tylcholine.
3. Misez sur la variĂ©tĂ© au sein de chaque groupe dâaliments
Les enzymes coordonnent la production de neurotransmetteurs. Les vitamines, les minĂ©raux et les oligo-Ă©lĂ©ments sont indispensables en tant que « cofacteurs » . Si vous nâavez pas assez de ces « micronutriments », le processus de conversion ne se dĂ©roule pas correctement. Des carences subtiles peuvent donc affaiblir notre cerveau bien avant lâapparition de troubles physiques. IrritabilitĂ©, nervositĂ©, anxiĂ©tĂ©, colĂšre, troubles du comportement, dĂ©pression et fatigue peuvent ĂȘtre les premiers signes dâun manque de vitamines et de minĂ©raux.
Lâimportance des vitamines B6, B12 et de lâacide folique pour le cerveau est connue depuis longtemps. Cependant, il apparaĂźt de plus en plus clairement que la force rĂ©side dans les vitamines B en tant que complexe : afin dâassurer un effet optimal, aucune dâentre elles ne doit manquer Ă lâappel . Il est important que les vitamines B contenues dans les complĂ©ments alimentaires soient sous la bonne forme : la forme naturelle et active que lâon trouve dans les aliments et que votre organisme peut utiliser immĂ©diatement . Les formes synthĂ©tiques doivent dâabord ĂȘtre transformĂ©es en forme active. Cette conversion nâest pas aussi rapide pour tout le monde et peut demander beaucoup dâĂ©nergie ou surcharger le systĂšme digestif.
- Dans chaque groupe dâaliments, la variĂ©tĂ© est le maĂźtre-mot afin dâobtenir suffisamment de nutriments. Une alimentation variĂ©e avec suffisamment de lĂ©gumes (Ă feuilles), de fruits, de cĂ©rĂ©ales complĂštes, de noix, de graines et de produits dâorigine animale (volaille, poisson, Ćufs, fruits de mer et crustacĂ©s) fournit les vitamines et les minĂ©raux nĂ©cessaires : vitamines B, vitamine C, zinc, manganĂšse et taurine.
- Testez votre propre rĂ©gime alimentaire et notez le nombre de types de lĂ©gumes diffĂ©rents que vous mangez chaque semaine Plus il y en a, mieux câest ? Chaque lĂ©gume a une composition unique
- NâhĂ©sitez pas Ă prendre un complexe B Ă©quilibrĂ© ou un multi-complĂ©ment pour supplĂ©menter vos micronutriments.
- Vous voulez en savoir plus sur lâalimentation saine ? DĂ©couvrez tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur une alimentation saine dans notre guide nutritionnel.
4. Veillez Ă une dĂ©gradation correcte des protĂ©ines dans lâestomac
La digestion des protĂ©ines commence dans lâestomac et pour ce faire, une quantitĂ© suffisante dâacide gastrique est essentielle. Vous ĂȘtes Ă©motif ou stressĂ© ? Dans ce cas de figure, remettez votre repas Ă plus tard. Vous ne produisez suffisamment dâacide gastrique que si vous ĂȘtes suffisamment dĂ©tendu.
- Prenez tout votre temps pour manger (au moins 15 minutes)
- Mùchez lentement et longuement (environ 20 fois par bouchée)
- i vous souffrez de stress chronique et dâune mauvaise digestion gastrique, la bĂ©taĂŻne HCl pourrait vous aider. NâhĂ©sitez pas Ă consulter un professionnel de santĂ©.
Vos intestins déterminent les nutriments que vous absorbez réellement. Avez-vous des intestins sensibles ou des problÚmes intestinaux ? Les conseils suivants faciliteront le travail de vos intestins :
- Prévoyez suffisamment de temps entre les repas. Non seulement vous pouvez reposer vos intestins, mais également votre pancréas qui fabrique toutes les enzymes digestives. Diminuez la fréquence de vos repas à trois repas principaux et limitez les en-cas.
- Prenez éventuellement un complément avec des enzymes digestives supplémentaires pour renforcer votre digestion.
- Pour certaines personnes, il peut ĂȘtre utile de ne pas manger trop souvent ensemble des aliments riches en protĂ©ines et en glucides. Autrement dit, ne pas manger de pain avec du fromage ou de la charcuterie et ne pas manger de pommes de terre ou de pĂątes avec de la viande ou du poisson. Câest ce quâon appelle « lâalimentation dissociĂ©e ».
5. Oxygénez votre cerveau
Un apport suffisant en oxygĂšne favorise une bonne circulation sanguine, ce qui, dans le cerveau, signifie une bonne activitĂ© enzymatique et la production de neurotransmetteurs. Sous lâinfluence du stress (chronique), votre respiration devient imperceptiblement plus rapide et moins profonde. Au lieu de respirer profondĂ©ment dans le bas-ventre, la respiration superficielle se fait plutĂŽt dans la rĂ©gion des poumons. Il sâagit dâun signal continu de danger qui influence la production de neurotransmetteurs.
- Votre respiration est difficile ou saccadĂ©e ? Essayez de trouver une technique de respiration qui permet dâobtenir une respiration abdominale plus profonde et plus dĂ©tendue.
- Bougez chaque jour pendant au moins une demi-heure (de préférence en plein air) et votre respiration deviendra automatiquement plus profonde.
- Certains sports vous aident Ă contrĂŽler votre respiration, comme le yoga, le Tai Chi et le Chi Neng Qigong.
- NâhĂ©sitez pas Ă consulter un thĂ©rapeute orientĂ© sur le corps comme un thĂ©rapeute craniosacral, un psychologue ou un masseur orientĂ© sur le corps.
6. Dormez suffisamment pour recharger votre cerveau
Un sommeil suffisant est essentiel à la stabilité émotionnelle. Le GABA est le neurotransmetteur qui permet de se détendre et de bien dormir.
- Recherchez un rythme naturel : profitez de la lumiĂšre et de lâair libre pendant la journĂ©e. Tamisez la lumiĂšre le soir, limitez votre temps dâĂ©cran et installez un filtre de lumiĂšre bleue.
- Une chambre fraßche, sombre et suffisamment aérée est idéale pour le sommeil.
- Avant de vous coucher, faites quelques exercices lĂ©gers dâĂ©tirement ou de respiration pour dĂ©tendre votre corps.
- Vous trouverez du GABA principalement dans le poisson, la viande, la volaille, les haricots, le bouillon frais, les protĂ©ines de lactosĂ©rum, les Ćufs, le riz brun et les aliments fermentĂ©s.
- Lâorganisme peut synthĂ©tiser son propre GABA Ă partir de la glutamine et a besoin de suffisamment de manganĂšse, de taurine, de vitamine B6, magnĂ©sium et dâinositol comme cofacteurs.
7. Maintenez votre glycémie en équilibre
Le glucose est le carburant des cellules de votre cerveau. Si votre mĂ©tabolisme glycĂ©mique fluctue trop, lâapprovisionnement en Ă©nergie de votre cerveau sera Ă©galement altĂ©rĂ©.
- Minimisez la consommation de glucides raffinés. Considérez le pain blanc, les crackers, les pùtes, les pizzas, les biscuits, les sucreries, les boissons gazeuses et les jus de fruits comme des exceptions plutÎt que comme des éléments principaux du repas. Préférez les produits à base de farine complÚte. Ils contiennent en effet plus de fibres, ce qui les rend plus rassasiants et moins susceptibles de provoquer des pics de glycémie.
- Des micronutriments tels que les vitamines B, les minéraux (dont le chrome, le manganÚse, le magnésium et le zinc), la berbérine et la cannelle aident à réguler la glycémie.
- Vous voulez en savoir plus sur la façon dâĂ©quilibrer votre glycĂ©mie ? DĂ©couvrez-le dans notre guide « Commencer les complĂ©ments alimentaires » .